La loupe

Chaque jour, des poissons d'élevage ou pêchés en mer sont traités ou abattus de façons cruelles. Comme tous les autres animaux, les poissons sont des êtres sensibles et complexes, qui peuvent ressentir la douleur. Cachés à l'abri des regards, les poissons souffrent dans les élevages ou lors de la pêche.

A la recherche de meilleurs standards en matière de bien-être des poissons, de nombreuses personnes à travers le monde, se tournent vers les 5 labels les plus importants qui existent dans ce domaine. Cependant, alors que ces labels apportent des garanties sur la durabilité des stocks de poissons et sur les impacts environnementaux, deux sujets majeurs, ils devraient aussi garantir le bien-être des poissons. 

Actuellement, certains labels n'apportent aucune garantie en matière de bien-être animal.

Que garantissent les labels ?

CIWF a enquêté sur les standards des labels en matière de bien-être des poissons et dévoile aujourd'hui une réalité méconnue : dans les élevages labellisés, les poissons subissent, comme les autres, de nombreuses souffrances.

Les pratiques autorisées par certains de ces labels incluent :

  • D'affamer les poissons jusqu'à 14 jours ;
  • D'entasser les poissons les uns sur les autres dans des bassins ou des cages ;
  • D'abattre de façon inadéquate, infligeant ainsi une longue et douloureuse mort ;
  • De tuer les phoques et blesser les dauphins.

Nous avons analysé et comparé les différents labels sur le poisson, selon 8 critères, parmi lesquels : l'interdiction d'affamer les poissons, de tuer la faune sauvage, de laisser les poissons subir de longues et douloureuses agonies... et nous avons défini des points d'amélioration nécessaires. Consultez notre tableau pour découvrir le niveau de bien-être garanti par chaque label.  

Comparatif des labels pour les poissons

Qu'autorisent les labels ?

Les critières varient selon chaque label. Cliquez ci-dessous pour découvrir ce que chaque label permet.

Quelles implications pour les poissons ?

La prise en compte exclusive des enjeux environnementaux laisse les millions de poissons certifiés par ces labels sans réelle protection. Ces êtres intelligents et sensibles sont amenés à vivre de grandes souffrances au cours de leur vie, s'achevant souvent par une mort longue et douloureuse.

Nous demandons aux labels d'améliorer leurs standards en matière de bien-être animal, et d'éviter toute souffrance inutile. 

Comme les autres animaux d'élevage, les poissons subissent des densités trop élevées dans les élevages piscicoles.Pour s'assurer un maximum de profits, les éleveurs entassent des milliers de poissons dans des bassins et les cages sous-marine. Ces élevages sous-marins sont surpeuplées, totalement nues, laissant les poissons sans autres occupations que de nager en rond sans fin. 

Lorsque des poissons sont entassés dans des élevages, ils peuvent comme les cochons ou les poulets, d'un faible niveau de bien-être. 

La qualité de l'eau est très importante pour le bien-être des poissons. Elle assure que les poissons ont un niveau d'oxygène suffisant pour respirer normalement, et pour réduire les risques de maladie. Les poissons font leurs excréments dans l'eau, et lorsqu'il y a trop de poissons dans un trop petit espace, il existe des risques de développement d'amoniaque. La mauvaise qualité de l'eau qui en découle impacte très fortement le bien-être des poissons. 

Les poissons ont également besoin de suffisament d'espace pour nager et se comporter normalement. Les poissons ont besoin de pouvoir choisir où ils souhaitent nager, pour pouvoir trouver la meilleure température et lumière, ce qui est essentiel pour leur bien-être. Ceci n'est pas permis dans les bassins surpeuplés. Il a été démontré que les poissons peuvent souffrir de coup de soleil s'ils sont contraints de rester à la surface de l'eau. 

Les poissons reçoivent des antibiotiques dans leur alimentation pour empêcher la propagation de diverses maladies qui peuvent survenir dans les conditions d'élevage intensif.

Les poissons sont conservés en si grand nombre qu'un diagnostic de maladie et un traitement individuel d'un poisson sont impossibles. Comme pour les animaux terrestres, il y a des problèmes lorsque les poissons reçoivent des aliments contenant des antibiotiques à titre préventif ou lorsque tous les animaux du groupe sont traités. Une telle utilisation d'antibiotiques implique que le poisson peut mieux survivre dans des conditions de surpeuplement et de saleté. Mais, les antibiotiques ne doivent pas remplacer un bon bien-être animal.

Lorsque des antibiotiques sont administrés aux poissons dans un environnement ouvert comme une cage marine, les antibiotiques s'échappent. Certaines études portant sur les sédiments sous les cages marines ont même trouvé des gènes résistants aux antibiotiques à plusieurs kilomètres des élevages. En général, plus les antibiotiques sont utilisés, plus les microbes peuvent devenir résistants. Cela risque de compromettre l'efficacité future des antibiotiques - même pour l'humain.

 

Les oiseaux, les phoques, les otaries, les morses et les loutres sont des prédateurs des poissons d'élevage dans les cages marines, les bassins terrestres ou les systèmes d'élevage en étang. Les dauphins et les poissons sauvages, tels que l'espadon et le thon rouge, sont des prédateurs des poissons d'élevage. Ces animaux peuvent endommager les filets, entraîner des échappées de poissons et manger les poissons.

Les éleveurs prennent souvent des mesures nuisibles ou mortelles pour contrôler ces prédateurs. Par exemple : l'abattage de phoques sauvages par des salmoniculteurs écossais. Les piscicultures peuvent demander un permis pour tuer des phoques qui se trouvent sur leurs fermes ou à proximité. Pire encore : il n’y a aucune restriction à tirer sur les phoques pendant les saisons de reproduction, de sorte que certains des phoques abattus sont des femelles gestantes ou allaitantes.

Certains élevages utilisent des outils appelés dispositifs de dissuasion acoustique (ADD) pour éloigner les mammifères aquatiques. Ces appareils utilisent des balayages et des tonalités à fréquence aléatoire pour perturber les animaux qui approchent. D'autres appareils utilisent la pression acoustique à une fréquence spécifique pour causer une gêne aux animaux s'ils se trouvent à proximité. Ces appareils peuvent endommager à long terme l'audition des phoques, des dauphins et des baleines qui nagent dans les environs des fermes. L'audition est un sens critique pour ces animaux, qui dépendent de leur audition pour naviguer, trouver de la nourriture et communiquer sous l'eau, de sorte que les résultats peuvent être dévastateurs.

Dans certains pays européens, les systèmes d'étangs ont des problèmes de prédation par les loutres et les castors. Les loutres et les castors sont alors souvent abattus malgré leur statut protégé.

Avant certaines procédures qui exigent que le poisson soit manipulé, comme le transport ou l'abattage, le poisson est affamé pendant de longues périodes. Cette pratique est malheureusement endémique dans l'industrie de la pisciculture.

Dans certains cas, une suppression de la nourriture pendant 1 à 3 jours est jugée nécessaire pour ne pas nuire à la qualité du poisson pendant le transport. Par exemple, nettoyer l'intestin avant le transport signifie qu'il y a moins de déchets dans l'eau durant le transport, ce qui réduit le risque de gâter le poisson à cause d’une eau de mauvaise qualité.

Cependant, les poissons sont régulièrement affamés bien plus longtemps que nécessaire - parfois jusqu'à 2 semaines. Ceci afin d'augmenter les bénéfices en économisant de l'argent sur les aliments. Les poissons qui souffrent de la faim et de la frustration de ne pas pouvoir chercher de nourriture, peuvent alors devenir agressifs entre eux.

Les élevages intensifs sont des environnements complètement nus et très différentes des habitats naturels des poissons à l'état sauvage. Comme pour les autres animaux d'élevage, pour garantir le bien-être des poissons, il faut leur procurer un environnement similaire aux conditions naturelles et suffisamment complexe pour répondre à leurs besoins comportementaux et psychiques.

Les poissons souffrent d'ennui et de frustration. Les environnements nus limitent l'expression des comportements naturels, entraînant des impacts négatifs sur la santé physique et mentale des animaux, avec beaucoup d'ennui.

L'enrichissement de l'environnement implique une augmentation délibérée de la complexité environnementale pour améliorer le bien-être. Il existe un nombre croissant d'études montrant divers avantages de l'enrichissement pour le poisson sur le bien-être. L'enrichissement peut entraîner une réduction des interactions agressives, une réduction des maladies et des blessures, une amélioration des capacités cognitives et de l'exploration, une réduction de l'impact des facteurs de stress, une amélioration de la capacité de recherche de nourriture et une diminution de la déformation et de la mortalité des larves.

Les enrichissements qui permettent au poisson de contrôler son environnement peuvent inclure des abris (par exemple, des tuyaux ou des coquillages), changer la couleur du réservoir, des mangeoires à poisson auto-activées ou ajouter un couvercle sur le dessus pour créer une ombre. Il existe même des exemples de musique ayant un effet positif sur la croissance des poissons.

Nous faisons face à une crise de la surpêche. Sans nouvelles réserves sous marines et régulation de la pêche, nous pourrions connaitre un futur des océans vides, sans poissons. 

L'élevage de poisssons est responsable de la majorité de la pêche industrielle qui décime nos océans. De nombreuses espèces de poissons d'élevage, telles les truites et les saumons, chassent d'autres poissons lorsqu'elles sont en milieu sauvage. Afin de pouvoir élever ces poissons, il existe de la nourriture pour poissons faite à partir de poissons sauvages. A peu près un quart des poissons sauvages pêchés sont utilisés pour la nourriture à poissons. Soit, entre 450 milliards et 1 milliard de milliards de poissons. Il faut parfois jusqu'à 350 poissons sauvages pour élever un seul saumon d'élevage. Les poissons d'élevage accentuent la pression sur les stocks de poissons sauvages.

Dans la mesure où ces poissons sauvages ne sont pas non plus abattus de façon humaine, le coût en matière de bien-être de l'alimentation des poissons est énorme. 

La plupart des poissons sont pêchés par de gros navires industriels. Ils sont capturés par centaines, ce qui ne permet pas un abattage individualisé. Beaucoup sont écrasés dans les filets. Ceux qui survivent sont abandonnés à une mort par suffocation ou par une eviscération vivant. 

Les poissons sont des êtres sensibles qui peuvent ressentir la douleur et la peur. Une mort lente et douloureuse est donc une terrible épreuve pour eux. 

Des nombreux poissons d'élevage sont abattus avec des méthodes douloureuse, stressante et leur calvaire peut durer plusieurs heures. Certains sont abonnés à une mort par suffocation, dans les caissons glacés. 

Les poissons sauvages meurent également souvent dans des conditions lentes et difficiles. Les méthodes de capture peuvent provoquer la mort des poissons par écrasement, du changement de pression à la sortie de l'eau, ou en étant trainé sur le pont, un crochet dans la bouche, parfois pendant plusieurs heures. Ceux qui survivent à la pêche sont laissés suffocant sur le pont, ou sont eviscérés vivants. 

Parlons poissons

Des milliards de poissons, d'élevage ou pêchés en mer, endurent de façon systématique un traitement inacceptable. Les poissons d'élevage sont généralement entassés dans des cages ou bassins, avec aucune activité possible que de nager en cercle pendant des mois, bien loin de leur vie à l'état sauvage, faite de migrations sur des milliers de kilomètres à travers le monde. Les poissons d'élevage sont délibérément affamés jusqu'à 2 semaines avant l'abattage. La grande majorité sont abattus alors qu'ils sont encore conscients, en mettant parfois jusqu'à une heure pour mourir. 

Il est temps de changer ces pratiques. Les poissons doivent pouvoir vivre de meilleures vies. 

Le public soutient cette idée. Dans un sondage réalisé par l'institut YouGov, 4 personnes interrogées sur 5 ont déclaré qu'ils souhaiteraient avoir plus d'information sur le bien-être des poissons certifiés. Aidez-nous à garantir que les poissons certifiés sont bien protégés.

Cliquez sur les labels ci-dessous pour plus d'informations.

Marine Stewardship Council

Marine Stewardship Council

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Le label Marine Stewardship Council (MSC) est le label le plus connu pour le poisson sauvage, avec 12% du poisson sauvage certifié. MSC utilise son programme de certification du poisson sauvage pour récompenser les pratiques durables et orienter le choix des consommateurs de poissons. 

MSC nous a indiqué n'avoir, pour le moment, aucun projet concernant le bien-être des poissons pêchés à l'état sauvage. Aucun label valable ne devrait certifier des poissons ayant souffert d'une douloureuse agonie. Même des aménagements légers en matière de bien-être peuvent améliorer de façon significative les conditions de vie des poissons, et MSC devrait être à la pointe du changement. 

Méthodes d'atténuation de la douleur ?

MSC ne garantie pas que les méthodes utilisées pour attraper et remonter à bord les poissons garantissent un minimum de bien-être. Il n'existe aucune restriction en matière de méthodes de pêche ou de durée de la pêche ; ainsi certains poissons peuvent souffrir jusqu'à plusieurs heures. 

Un abattage rapide et sans douleur ?

MSC ne garantit pas non plus des conditions  d'abattage sans souffrance pour les poissons certifiés. La large majorité des poissons sauvages pêchés meurent de suffocation, de leurs blessures, ou sont même vidés vivants. 

Friends of the Sea

Friends of the Sea

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Le label Friend of the Sea’s (FOS) sur les poissons d'élevage, fait son possible pour minimiser les effets négatifs de l'élevage de poissons sur l'environnement marin, et a produit un outil pour développer une industrie de la pêche durable et tenant compte des poissons. Ils certifient 1% des poissons d'élevage dans le monde, soit des centaines de milliers de poissons par an. FOS a aussi développé des références pour une pêche durable des poissons sauvages, en réponse aux pratiques de pêche non durable et à la surpêche qui menace la santé des océans et l'accès aux ressources marines des prochaines générations.

Les standards actuels de FOS ne considérent pas le bien-être animal comme un prérequis, mais ils travaillent actuellement à améliorer ces standards pour promouvoir le bien-être animal au sein des compagnies qu'ils certifient. CIWF continuera de soutenir FOS pour s'assurer qu'ils renforcent leurs standards, afin d'atteindre un niveau de certification compatible avec un bien-être des poissons élevé, et obligatoire pour toutes les entreprises qu'ils certifient.

Standards pour les poissons pêchés en milieu sauvage

Réduction de la souffrance lors de la capture ?

FOS ne garantit pas que les méthodes utilisées pour capturer les poissons et les remonter à bord des navires protège les poissons. Il n'y a aucune restriction sur les méthodes de pêche, ou sur la durée de la pêche. Les poissons peuvent ainsi souffrir d'une douloureuse agonie pouvant durer jusqu'à une heure. 

Une mort rapide et sans douleur ?

FOS ne garantie pas un abattage humain des poissons d'élevage. Il y aura une référence à l'abattage humain dans les futurs standards, mais nous ne savons pas encore s'il sera obligatoire ou optionnel. Si le choix est libre, de nombreux éleveurs préféreront ne pas investir dans les équipements qui assurent un abattage sans souffrance, prolongeant ainsi la mort lente et douloureuse des poissons.

Standards des poissons sauvages

Assez de place pour nager ?

FOS ne garantit pas un espace nécessaire au bien-être des poissons. Ils prévoient d'inclure dans leurs nouveaux standards une limite de poissons par mètre carré, pour 25 espèces ; mais nous ne connaissons pas pour le moment les détails, et nous ne savons pas si ces nouveaux standards seront obligatoires ou conformes au bien-être.

Evolutions pour réduire l'utilisation d'antibiotiques ?

FOS a mis en place des améliorations pour réduire l'utilisation d'antibiotiques dans les élevages certifiés. FOS n'autorise pas l'utilisation d'antibiotiques systématique de façon préventive, ce qui réduit les risques d'antibiorésistance chez l'humain. Ils prévoient d'inclure des consignes spécifiques dans leurs nouveaux standards, sur l'usage des antibiotiques, en particulier sur l'utilisation de substances jugées critiques par l'Organisation mondiale de la santé. 

Interdiction pour les éleveurs de s'attaquer à la faune sauvage ?

FOS autorise les éleveurs à blesser ou tuer des espèces sauvages, pour les tenir éloignées des élevages de poissons. Ils vont introduire un plan de prévention des prédateurs, qui incluera l'interdiction de tuer des espèces en danger mais, ils n'interdiront pas de tuer ou blesser les espèces non menacées, telles que les phoques ou la plupart des dauphins et des baleines. 

L'arrêt de l'alimentation est-il réduit au minimum   ?

FOS n'indique pas de période maximum sans alimenter les poissons. Ainsi, les éleveurs peuvent affamer les poissons plusieurs jours, voire semaines.  Ces poissons qui souffrent de faim et de frustration, incapables de trouver de la nourriture peuvent s'agresser mutuellement. 

FOS va inclure dans ses nouveaux standards, une durée spécifique et obligatoire pendant laquelle il est possible de ne pas nourrir les poissons, pour 25 espèces différentes, mais nous ne savons pas encore si elle sera conforme au bien-être. 

Les poissons vivent-ils dans des environnements adaptés ?

FOS n'impose pas d'environnement enrichi pour les poissons. Les environnements nus limitent l'expression des besoins naturels, ce qui provoque des impacts négatifs physiques et psychiques pour les poissons, lesquels ne peuvent s'échapper d'un ennui incommensurable. 

FOS pourrait inclure un environnement enrichi dans ses nouveaux standards pour 25 espèces, mais nous ne savons pas encore si ce sera optionnel ou obligatoire. Ces standards doivent absolument être obligatoires pour que les élevages qu'ils certifient améliorent les conditions de vie de centaines de milliers de poissons. 

Etapes franchies pour réduire l'utilisation de poissons sauvages comme aliments ?

FOS autorise la pêche de poissons sauvages pour alimenter des poissons d'élevage. Ils ont des recommendations en place pour réduire la pêche excessive de poissons sauvages transformés en aliments, telles que l'utilisation de fritures (sous produit de l'industrie du poisson), mais ce n'est pas suffisant pour assurer que des milliers de poissons ne soient pas tués juste pour alimenter les poissons d'élevage. Ils demandent que les poissons sauvages capturés pour l'alimentation des poissons d'élevages proviennent de pêcheries certifiées.

Les nouveaux standards de FOS demanderont des sources durables, transparentes et traçables. Cependant, ils ne précisent pas les étapes requisent pour réduire de façon pro-active la quantité de poissons sauvages dans l'alimentation. 

Une abattage rapide et sans douleur ?

FOS ne garantte pas un abattage sans souffrance pour les poissons d'élevage. Il y aura une référence pour améliorer l'abattage  dans leurs nouveaux standards, mais nous ne savons pas encore si ça sera obligatoire ou optionnel. Si c'est optionnel, beaucoup d'éleveurs n'investiront pas dans les aménagements nécessaires pour assurer un abattage sans mort lente et douloureuse. 

Aquaculture Stewardship Council

Aquaculture Stewardship Council

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Le label Aquaculture Stewardship Council’s (ASC) se donne pour mission de transformer l'aquaculture vers la durabilité environnementale et la responsabilité sociale. Il certifie 1% des poissons d'élevage dans le monde, soit des centaines de millions de poissons chaque année. 

ASC souhaite, avec CIWF, développer ses standards en matière de bien-être des poissons. Ils sont conscients que leurs standards actuels ne sont pas adaptés pour protéger les poissons, et ont créé un poste pour développer, renforcer et implementer des mesures en matière de bien-être. Nous continuerons de soutenir ASC dans leur volonté d'améliorer les conditions des poissons qu'ils certifient. 

Quel espace pour nager ?

ASC n'assure pour le moment pas que l'espace à disposition est conforme au bien-être des poissons. Ils ne demandent pas aux éleveurs de garantir un minimum d'un metre carré par poisson, excepté pour le Pangasius (requin chat), chiffre qui est déjà insuffisant par rapport aux demandes de CIWF. 

Quelles démarches pour réduire l'utilisation d'antibiotiques ?

ASC a fait des démarches pour réduire l'utilisation des antibiotiques dans ses élevages certifiés. ASC n'autorise pas l'utilisation d'antibiotiques de façon systématique et préventive, ce qui réduit les risques de développement de l'antibiorésistance chez les humains. Ils interdisent l'utilisation d'antibiotiques listés comme critiques pour l'humain par l'Organisation mondiale de la santé.

Les éleveurs ont-ils le droit d'abattre la faune sauvage ?

Les éleveurs certifiés ASC ont le droit d'abattre ou blesser la faune sauvage, dans certaines circonstances. Bien qu'ASC recommande aux éleveurs d'utiliser des méthodes non-léthal, pour dissuader les animaux sauvages, tels les phoques, d'approcher des élevages, tuer les animaux n'est permis que si ces méthodes sont inefficaces. En revanche, ils n'autorisent pas l'utilisation de méthodes dissuasives olfactives, un appareil émettant un son insupportable qui dissuade les dauphins et les baleines, et peut détériorer leur ouïe. 

L'arrêt de l'alimentation est-il réduit au minimum   ?

ASC n'impose pas de restrictions pour affamer les poissons. Les éleveurs ont la possibilité d'affamer les poissons pendant des jours, voire des semaines. Les poissons souffrent de faim et de frustration, cherchent en vain de la nourriture, ce qui peut déboucher sur des agressions. 

Les poissons bénéficient-ils d'environnement enrichi ?

ASC ne requière pas d'environnement enrichi. Les environnements nus limitent l'expression des besoins naturels des animaux, provoquant des effets négatifs sur la santé physique et psychologique des poissons. 

Quelles étapes pour réduire l'utilisation de poissons sauvage pour nourrir les  poissons d'élevage ?

ASC autorise l'utilisation de poissons sauvages pour nourrir les poissons d'élevage. Ils ont pris quelques mesures pour réduire cette utilisation excessive, telle l'utilisation de fritures (un sous produit de l'industrie de la pêche), mais elles sont inadéquates pour garantir que des centaines de poissons ne seront pas tués pour nourrir les poissons d'élevage. 

Un abattage rapide et sans douleur ?

ASC n'impose pas l'abattage sans souffrance pour les poissons d'élevage. Sans consignes spécifiques pour certaines espèces, des centaines de milliers de poissons peuvent endurer une mort douloureuse et longue, qui peut durer jusqu'à une heure.

Best Aquaculture Practice

Best Aquaculture Practice

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Best Aquaculture Practice (BAP) se donne comme mission d'être l'organisme de certification du poisson d'élevage le plus fiable au monde, certifiant une aquaculture responsable tout en répondant aux besoins nutritionnels mondiaux. Ils certifient 1% du poisson d'élevage mondial, ce qui équivaut à des centaines de millions de poissons chaque année.

Bien que le BAP ait l'intention de travailler à l'amélioration du bien-être des poissons à l'avenir et ait mis à jour ses normes de bien-être animal en février 2020, celles-ci sont encore insuffisantes pour assurer le bien-être des poissons d'élevage. Pour être un système de certification mondialement reconnu pour une pêche responsable, ils doivent mettre à jour et renforcer radicalement leurs normes actuelles de bien-être des poissons.

Suffisamment de place pour que les poissons puissent nager ? 

Non, BAP ne garantit pas que les poissons qu'ils certifient ont suffisamment d'espace dans les piscicultures. BAP ne demande pas aux agriculteurs d'imposer un nombre maximum de poissons par mètre carré pour toutes les espèces autres que le saumon de l'Atlantique - et même ce nombre est bien supérieur à ce que CIWF recommande.

Des mesures sont-elles prises pour réduire l'utilisation d'antibiotiques ?

Non, BAP n'a pas encore pris de mesures pour réduire l'utilisation d'antibiotiques dans les exploitations agricoles certifiées. BAP permet aux exploitations piscicoles d'utiliser un flux constant d'antibiotiques comme mesure préventive contre les maladies sous surveillance vétérinaire, ce qui augmente les chances de résistance aux antibiotiques chez l'humain. Ils prévoient d'inclure des exigences plus spécifiques sur l'utilisation des antibiotiques - en particulier l'interdiction de l'utilisation de médicaments jugés d'une importance cruciale par l'Organisation mondiale de la santé - dans leurs nouvelles normes à compter du 1er janvier 2021.

Est-il interdit aux éleveurs de nuire à la faune sauvage, par exemple aux phoques et dauphins ?

Non, ce n'est pas interdit. Bien que BAP encourage les éleveurs à utiliser des méthodes non létales pour dissuader les animaux sauvages de s'approcher de leurs élevages, il leur est permis de tuer les animaux lorsque ces options sont inefficaces. Ils permettent également l'utilisation d'appareils de dissuasion acoustique - un appareil qui utilise des ondes sonores nocives pour dissuader les dauphins et les baleines, avec des conséquences potentiellement dévastatrices sur leur audition.

L'arrêt de l'alimentation est-il réduit au minimum   ?

Non, BAP ne spécifie pas de durée limite maximale sans alimentation pour les poissons d'élevage. En conséquence, les éleveurs sont autorisés à affamer le poisson pendant des jours, voire des semaines. Ces poissons souffrent de la faim et de la frustration de ne pas pouvoir chercher de nourriture, ce qui peut également entraîner de l'agressivité.

Les poissons bénéficient-ils d'un environnement enrichi ?

Non, BAP ne nécessite pas d'enrichissement pour les poissons d'élevage. Les environnements d'élevage nus limitent l'expression des comportements naturels, entraînant des impacts négatifs sur la santé physique et psychique des poissons.

Quelles étapes pour réduire l'utilisation de poissons sauvages comme aliments ?

Non, BAP permet aux poissons d'élevage d'être nourris de poissons capturés dans la nature. BAP recommande cependant l'utilisation de sous-produits de l'industrie de la pêche, d'ingrédients alimentaires provenant de sources terrestres, de poissons capturés dans la nature pour l'alimentation provenant de pêcheries «gérées de manière responsable» et encourage une réduction globale des aliments provenant de poissons sauvages. 

Un abattage rapide et sans douleur ?

Bien que l'abattage sans cruauté soit exigé dans les normes de BAP, ils ne spécifient pas les méthodes d'étourdissement ou de mise à mort qui devraient être utilisées pour chaque espèce. Chaque espèce est physiologiquement unique et nécessite une méthode d'étourdissement et d'abattage différente pour garantir un processus rapide et indolore. Sans normes spécifiques aux espèces, les poissons peuvent subir des morts douloureuses qui peuvent durer plus d'une heure. Cependant, l'exposition au dioxyde de carbone dans l'eau, une méthode d'abattage cruelle et lente, est interdite.

GlobalG.A.P.

GlobalG.A.P.

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GLOBALG.A.P. est une marque internationale qui a pour objectif de proposer un ensemble de bonnes pratiques agricoles. Ils certifient 3% de l'aquaculture mondiale, ce qui représente plusieurs centaines de millions de poissons chaque année.

GLOBALG.A.P. souhaite collaborer avec CIWF pour renforcer leurs normes de bien-être des poissons. Ils révisent actuellement leurs normes - ce qui pourrait améliorer le bien-être des poissons qu'ils certifient. Nous continuerons de collaborer avec GLOBALG.A.P. pour nous assurer qu'ils renforcent leurs normes à des niveaux acceptables de bien-être des poissons et les rendent obligatoires pour toutes les entreprises qu'ils certifient.

Les poissons disposent-ils d’assez d’espace ?

Non, GLOBALG.A.P. ne garantit pas que les poissons qu'ils certifient ont suffisamment d'espace pour leur bien-être.

Mesures prises pour réduire l'utilisation d'antibiotiques ?

Oui, GLOBALG.A.P. a pris des mesures pour réduire l'utilisation d'antibiotiques dans leurs exploitations certifiées. GLOBALG.A.P. interdit aux piscicultures d'utiliser des antibiotiques de façon systématique et continue comme mesure préventive contre les maladies, ce qui réduit les risques d’antibiorésistance chez l’humain.

Est-il interdit aux éleveurs de nuire à la faune sauvage, par exemple aux phoques et aux dauphins?

Non. Les éleveurs de GLOBALG.A.P. sont autorisés à nuire à la faune dans certaines circonstances. Bien que GLOBALG.A.P. encourage les éleveurs à utiliser des méthodes non létales pour dissuader les animaux sauvages d'approcher de leurs élevages, il est permis de tuer les animaux lorsque ces options sont inefficaces. Cependant, ils requièrent un plan de contrôle efficace des prédateurs avec des enregistrements de mortalité, de dates et d'espèces, et la mise à mort d'espèces menacées est interdite.

L'arrêt de l'alimentation est-il réduit au minimum   ?

Non, GLOBALG.A.P. ne limite pas la durée de la famine des poissons. En conséquence, les éleveurs sont autorisés à affamer les poissons pendant des jours, voire des semaines. Ces poissons souffrent de la faim et de la frustration de ne pas pouvoir chercher de nourriture, ce qui peut également entraîner une agression.

Les environnements de vie des poissons sont-ils enrichis ?

Non, GLOBALG.A.P. ne nécessite pas d'enrichissement pour les poissons d'élevage. Les environnements d'élevage nus limitent l'expression des comportements naturels, entraînant des impacts négatifs sur la santé physique et mentale des poissons, et beaucoup vivent un ennui inévitable.

Mesures prises pour réduire l'utilisation de poissons sauvages comme nourriture pour les poissons d’élevage ?

GLOBALG.A.P. permet que les poissons sauvages servent à nourrir les poissons d'élevage. GLOBALG.A.P. précise dans ses normes que les poissons sauvages utilisés pour l'alimentation animale ne doivent pas provenir de pêcheries illégales, non réglementées ou non déclarées. Cependant, ils ne demandent pas de mesures pour réduire activement la quantité de poissons pêchés dans la nourriture.

Abattage rapide et sans douleur ?

GLOBALG.A.P. recommande l'abattage sans cruauté et l'étourdissement par percussion ou électrique, là où une technologie efficace est disponible. Cependant, ils ne précisent pas les méthodes d'étourdissement ou de mise à mort qui devraient être utilisées pour chaque espèce, et autorisent actuellement une méthode qui consiste à étouffer le poisson pendant une heure ou plus dans un mélange de glace et d'eau. Chaque espèce est physiologiquement unique et nécessite une méthode d'étourdissement et d'abattage différente pour garantir un processus rapide et indolore. Sans normes spécifiques aux espèces, d'innombrables poissons pourraient subir des morts douloureuses qui peuvent durer plus d'une heure.

Globe

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